Déterminante pour l’avenir des territoires ruraux, la réorganisation des services publics a fait l’objet d’une recherche approfondie par un groupe d’universitaires de l’université Champollion d’Albi. Elle constituait le support de la dernière session territoriale du Parlement rural français (P.R.F.), organisée en partenariat avec le Groupe La Poste, le 26 avril, à Albi, où chercheurs, élus, acteurs sociaux, économiques et étudiants ont beaucoup parlé accessibilité, solidarité et égalité.
Ministre de la transformation et de la fonction publiques, Stanislas Guérini convient que les notions de services publics et de services aux publics se confondent depuis les révélateurs qu’ont constitué la crise des gilets jaunes et le Covid. Oui, les services publics apparaissent à l’évidence comme les garants d’une cohésion sociale, défaillante dans les territoires peu denses, confrontés à des problèmes majeurs, comme les déserts médicaux ou les fermetures d’écoles et de classes.
Directeur des affaires territoriales et publiques du groupe La Poste, Yannick Imbert illustre la nécessité d’évolution et de réorganisation par les nouvelles missions de La Poste en matière de services aux populations ou d’accompagnement des personnes âgées. « Notre activité courrier régresse fortement mais nous nous devons, dans notre mission de service public, de demeurer présent dans toutes les campagnes ».
D’autres acteurs en place assument d’ailleurs une mission déterminante. C’est le cas des mairies, de leurs élus, et en particulier des secrétaires de mairie, souvent le premier contact humain et social pour toute une frange de ruraux. « Notre mairie du XXIème siècle mérite d’être reconnue dans sa mission sociale et son rôle d’accompagnement que nous avons démontré pendant le COVID » insistent Cédric Szabo, directeur de l’Association des maires ruraux de France (A.M.R.F.), et Gilles Noël, vice-président, « lassé des promesses sans lendemain ».
« Une population bien éduquée et en bonne santé constitue la base d’un projet républicain » martèle le sénateur Bernard Delcros, président du P.R.F. Sociologues, géographes, économistes se sont appuyés sur les chiffres pour exhorter « à sortir du piège territorial et du quantitatif », ce que Jean-Yves Vif, directeur éditorial du P.R.F. et animateur de cette session, résume à la lumière d’innovations portées par des acteurs engagés : « il est à la fois possible de mieux répondre aux attentes des citoyens ruraux en construisant des alternatives et de donner du sens à l’action de l’État ! ».